Sensibilisation sur la migration: Dissuader les candidats à la mort

Sensibilisation sur la migration: Dissuader les candidats à la mort

Une caravane d’information et de sensibilisation sur la problématique et le danger de l’émigration a sillonné, durant ce mois de janvier, certaine régions du pays, en s’arrêtant, notamment, à Sélibaby (Guidimakha), Boghé (Brakna), Kaédi (Gorgol, Rosso (Trarza) et Nouadhibou.
Le clou de ce périple aura été le concert de clôture, tenu, ce dimanche 23 janvier, au stade de Basra, devant une vaste affluence.

Il s’agit, principalement, de combattre le phénomène de l’immigration clandestine, en raison des drames humains qu’elle provoque, chaque jour. Le président de l’association a salué l’engagement de la commune de Sebkha, de l’Organisation Mondiale des Migrations et d’autres partenaires, en faveur de cette noble cause. S’adressant aux jeunes, Ibrahima Yaya Bocoum les a invités à saisir les énormes potentialités qu’offre la Mauritanie, en termes de richesses, et d’en profiter, au lieu d’errer à l’aventure. Il leur a, enfin, conseillé d’être inventifs et imaginatifs, pour sortir de l’impasse.
Auparavant, les organisateurs ont mené des activités de sensibilisation à Nouakchott, surtout auprès des jeunes, en insistant sur les dangers certains de prendre clandestinement le large. Tant de jeunes africains y ont laissé leur vie!
La caravane relevait du projet d’appui et de gestion des flux migratoires, financé par l’Union Européenne. Organisée par l’Association Mauritanienne pour la Lutte contre l’Immigration Illégale (AMLII), elle était supervisée par la représentation de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) en Mauritanie. Selon Ibrahima Yahya Bocoum, président de l’AMLII, son programme a débuté par une sensibilisation, le 9 janvier, au quartier Basra (Sebkha) de Nouakchott. Un concert avait été organisé dans ce quartier qui compte un nombre important de jeunes candidats potentiels à l’émigration mais, aussi, de migrants africains, venus de différentes contrées. «On a assisté à des sketches et autres représentations artistiques, avec des spectateurs attentifs», a souligné le président de l’AMLII, « ainsi qu’à la projection d’un film, réalisé par l’OIM et l’AMLII, qui retraçait la vie, misérable et pitoyable, de migrants, en France et en Italie, particulièrement». Des activités similaires se sont déroulées, par la suite, à Sélibaby, Boghé et Kaédi, où des contacts ont été menés, avec des ONG locales, chargées de transmettre et d’entretenir les messages de sensibilisation. Tirant le bilan de la caravane, Ibrahima Yahya a souligné combien celle-ci a été d’autant plus enrichissante que les différents messages, véhiculés à travers les concerts de rap, les représentations théâtrales et le documentaire, ont, manifestement, atteint leurs cibles. Beaucoup de jeunes ont pris conscience des mésaventures que vivent certains de leurs compatriotes en Europe.
L’AMLII mène, depuis quelques années, des telles activités de sensibilisation. Elle a organisé, en 2007, à Nouakchott, un forum sous-régional sur les migrations clandestines des jeunes. En juin 2009, elle réussissait à mettre en place, toujours à Nouakchott, une rencontre internationale sur le rôle de la société civile et des médias dans le développement durable. Cette réunion a regroupé des acteurs sous-régionaux de la société civile et des media, provenant, notamment, du Sénégal, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Togo, du Burkina Faso, du Bénin et de toute la Mauritanie… Le même mois, l’association tenait une table ronde: «Migration, entre mythe et réalité, que penser?».
Tout est là. La répétition de trop de drames rend, aujourd’hui, impérative la recherche de solutions alternatives, permettant de retenir les jeunes, premières victimes d’un phénomène qui se nourrit, essentiellement de rêves. Il faut offrir, à ceux-là, de vraies possibilités d’épanouissement et de travail.
THIAM MAMADOU

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